Axe de recherche n°2

25 avril 2019 Aucun commentaire »
Axe de recherche n°2

Responsables : Denis PELLETIER (EPHE), Jean-Marie LE GALL (Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Denis.Pelletier@ephe.psl.eu; Jean-Marie.Le-Gall@univ-paris1.fr;

Descriptif de l’Axe 2 / Savoirs scientifiques, savoirs croyants, savoirs sociaux

(en français/anglais)


L’axe de recherche n°2 interroge dans la longue durée, de l’Antiquité à l’époque contemporaine, la frontière mouvante entre savoirs profanes et croyances religieuses.

Si la modernité scientifique a tendu à séparer rationalité savante et rationalité croyante, cette séparation a elle-même une histoire. Dans les sociétés de l’Antiquité, les pratiques divinatoires et magiques, les techniques de la prière et du sacrifice, mettaient en œuvre des savoirs construits.  Codifiés et formalisés, ces savoirs informaient en retour les techniques de gouvernement des sociétés. Au Moyen-Age, c’est au sein même de  l’institution religieuse que naissent les savoirs opératoires, les représentations savantes et les techniques qui les valident, tandis que l’espace universitaire ouvre un espace pour la raison scolastique. La fracture religieuse du XVIe siècle a favorisé la construction d’un espace public autonome et la controverse confessionnelle qui s’alimente d’une érudition religieuse. Celle-ci est à la fois l’arme pour confondre l’adversaire et la matrice de nouveaux savoirs sur une société encore largement croyante. A l’époque contemporaine, sociologues, anthropologues et historiens s’interrogent sur la porosité de la frontière entre  rationalité savante et rationalité croyante. 

Cet axe est centré sur ces écarts, en quête d’objets communs et de perspectives partagées. Les savoirs de la décision traversent nos champs d’étude, depuis les techniques divinatoires de la Cité antique jusqu’aux pratiques contemporaines de l’expertise, politique, technique, religieuse ou sociale. Cette question conduit s’intéresser aux experts du religieux, à leur formation, leurs normes de savoir, leurs pratiques de performativité, la construction de leur autorité ? C’est enfin la notion même de science religieuse que l’on souhaite interroger à partir d’études empiriques, entre  savoirs religieux qui disent la vérité sur le monde et savoirs scientifiques qui disent la vérité sur le religieux.

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